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Quatre idées reçues sur la communication orale

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Beaucoup d’idées reçues circulent à propos de la communication orale. En grande partie parce qu’il n’y a pas d’apprentissage systématique de l’oral (on apprend à lire et à écrire, pas à parler). Ce qui laisse prise à toutes sortes de croyances, souvent fausses.

Envoyez-moi celles que vous entendez : il est toujours intéressant d’en découvrir de nouvelles et d’en discuter.

Aujourd’hui, je vous propose les plus courantes.

Idée reçue n°1: le discours que je vais faire sera raté parce que je  ne maîtrise pas assez le sujet

A moins d’être notoirement incompétent, on connaît souvent beaucoup plus de choses qu’on ne l’imagine sur un sujet. L’essentiel est de bien organiser ces informations pour les rendre claires, intéressantes, vivantes. De faire des choix. De ne pas vouloir « tout dire ».

On peut s’inspirer des techniques journalistiques et avoir un « angle », c’est-à-dire choisir un, et un seul, des aspects du sujet. Donner un coup de projecteur sur cette partie volontairement limitée évite de se disperser. Et permet de se consacrer davantage à la forme.

L’effet d’un message tient pour 20 % aux mots, aux concepts et pour 80% au ton, au timbre, au volume de la voix, à tous les signes non-verbaux comme la gestuelle, le regard, la façon de se tenir.

On voit l’intérêt qu’il peut y avoir à garder une partie de son énergie pour soigner la forme…

Idée reçue n°2 : le discours sera réussi parce que je maîtrise mon sujet

C’est un point important, bien sûr, mais ça ne suffit pas. Beaucoup de spécialistes sont ennuyeux parce qu’ils sont trop longs. Qu’ils entrent trop dans le détail. Que leurs sous-entendus sont incompréhensibles parce que le public ne maîtrise pas le sujet autant qu’eux (cela a d’ailleurs un nom en communication : « l’illusion d’évidence »).

Idée reçue n°3: je peux construire une intervention orale comme un document écrit. Avec un plan littéraire (introduction, thèse, antithèse, synthèse) par exemple

L’oral ne fonctionne pas de cette façon. Il vaut mieux trouver le message essentiel qu’on souhaite faire passer. Transmettre ce message à son public dès le début de l’intervention (ne surtout pas vouloir « garder le meilleur pour la fin » !). Détailler ensuite ce message comme si on racontait une histoire, avec une progression, des temps de suspense ou de questionnement, des rebondissements. En soignant particulièrement ses exemples et sa conclusion. Et, pourquoi pas, en trouvant aussi une petite phrase d’accroche pour capter l’attention au début (une question, une anecdote en relation avec le message essentiel, par exemple).

Idée reçue n°4: je n’ai jamais été à l’aise à l’oral, il est trop tard pour que j’y arrive. Il y a ceux qui réussissent parce qu’ils sont doués et ceux qui n’auront jamais aucun impact

L’oral se prépare, s’entraîne et peut même s’améliorer de manière spectaculaire. Simplement, il demande une préparation adéquate, plus physique qu’on ne le pense.

D’ailleurs, Paul Valéry, à qui une dame demandait un jour : « Quel sport pratiquez-vous, Maître ? » lui aurait répondu « La conversation, Madame ! »…


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